Ma petite histoire est liée à cette énigme mais aussi à une autre résolue et concernant le monument de 1870 de Ste Marie aux Chênes.
A la question «comment pouviez vous connaître ce monument», j'ai répondu qu'il se trouvait devant le domicile d'un ancien résistant à qui je rendait visite. Dans son récit, celui-ci, Pierre Berg, me disait qu'il était né à Launstroff , rue de la frontière. Je n'ai qu'un cliché de sa famille et en intérieur… mais ça a fait tilt ! Et si c'était sa maison ?
Pour revenir à ce village qui se trouve à 400m de l'Allemagne, il faut savoir que les habitants furent déplacés en 1939 par les autorités françaises car se trouvant de l'autre côté de la ligne Maginot et de ce fait "non protégés" (on connait la suite…).
C'est ainsi que 120 000 lorrains se retrouvèrent "déplacés" dans les Charentes, soit beaucoup plus que les Allemands qui n'en expulsèrent que 80 000 (si j'ose m'exprimer ainsi). De plus parmi les "expulsés", figuraient des "déplacés" que les Allemands avaient fait revenir autoritairement quelques temps auparavant puisque Mosellans de souche… Vous me suivez ? Hallucinant, surtout qu'à la libération, ces gens ne retrouvèrent plus rien !
Voici le jeune Pierre Berg lors de son service militaire.
Deuxième volet: Pierre Berg et sa famille se retrouvent à Ste Marie aux Chênes et avec son frère Victor, il vont se livrer au passage d'évadés en direction de Batilly et de la France libre. Pierre adhérait au réseau de Suzanne Thiam. Le réseau qui avait aidé au "passage" de centaines d'évadés s'est fait pincé et Pierre fut condamné à 18 mois de prison qu'il purgea en Allemagne.
Voilà un petit peu d'histoire qui devrait ravir les quelques habitants de Launstroff qui visiteraient cette page
Cdlt
JFG
Cette histoire figure dans un livre consacrés aux Passeurs Lorrains (Les Passeurs - JF Genet / F. Petitdemange - éditions:La Nuée Bleue)